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Triste nouvelle

Maurice, que beaucoup d'entre nous appelaient Momo, nous a quitté.

Il venait d'avoir 89 ans, était le doyen de notre Compagnie et le vice-doyen de la Famille des Yvelines.

Ancien menuisier, il était devenu notre menuisier attitré, ne refusant jamais de rendre service et mettant ses compétences au service de notre ciblerie, et à la réalisation de projet.

Il a été longtemps un archer performant et de nombreuses coupes et médailles ornaient sa maison. Il avait participé à l'initiation des jeunes dans le club et était toujours préposé à la confection des sandwichs lors de notre concours.

A sa grande joie, j'avais pu l'emmené à notre dernier tir du Roy et tout récemment à l'adoubement des Chevaliers à Aubergenville.

Maurice était plus qu'un copain, c'était un ami.

Je suis triste, et nous le sommes tous.

La Compagnie des Archers de Guyancourt et notre site adressent leurs plus sincères condoléances à sa fille et à ses deux petites filles.

Momo, tu resteras dans nos cœurs et nos mémoires.

Lionel

 

C’est bien ce moment qui est le pire à vivre pour un Président d’association, être là, pour dire au revoir à un Ami. C’est un jour de tristesse, certes, mais la tristesse, ce n’était pas ce qui rayonnait sur le visage de notre Ami Maurice, bien au contraire ! Et ce qui me manque personnellement aujourd’hui, c’est de ne pas être accueilli par un « Bonjour Dominique, Bonjour MON Président ».

C’est le 19 septembre 2001 que nous avons accueilli officiellement Maurice au sein des Archers de Guyancourt. Licencié à Rambouillet, Maurice arrivait à Guyancourt et naturellement, il est venu vers nous. Très vite, hormis ses qualités de bon tireur, on découvre une personne qui se remarque par sa gentillesse. L’ambiance du club lui plait, il a envie de consacrer du temps à la Compagnie, et vu son « ancien métier », il devient le menuisier en chef des Archers de Guyancourt. On ne compte pas les réparations de cibles, aménagements de placards, les réaménagements de placards car la première mouture n’était pas pratique … En revanche, il y a une chose qui lui a donné du fil à retordre, c’est la réalisation du Tronc de la compagnie (pour les non-initiés, c’est la tirelire dans laquelle on peut glisser une contribution dans certaines situations). On cherchait depuis longtemps un morceau de branche pour réaliser quelque chose d’original. Je récupère dans mon bois de chauffage une buche, mise de coté car son poids et son veinage avaient attiré mon attention. Je la transmets à Maurice, et en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, il a déjà en tête ce qu’il va faire. Une semaine plus tard, il me montre le résultat, mieux que ce qu’on espérait. Félicitations à Maurice et là, j’ai droit à ses commentaires : « La prochaine fois, tu prends un morceau de bois plus tendre, car faire des trous au vilebrequin, à la main, dans un pareil morceau de bois, j’en ai bavé et tu finiras à la machine si tu veux mais j’arrête là. Quand on est menuisier, on travaille à la main, mais là, c’est trop dur comme bois, mes mèches ne font pas de copeaux ». Et régulièrement, je tendais la perche à Maurice, « Momo, on aurait besoin que le trou dans le tronc soit plus profond, il déborde, il y a trop d’argent dedans, tu peux le faire » et la réponse « Non ! Tu te moques de moi là ! Videz-le, ce sera plus facile ».

Menuisier, Maurice c’est retrouvé aussi Entraineur du groupe de perfectionnement d’enfants. 12 à 14 ans. Un soir, quand j’arrive, un des initiateurs des plus petits me dit « Maurice a du mérite, ce soir, ses élèves ont été infectes durant tout le cours ». Le mardi suivant, sans rien dire, je viens 30 minutes avant la fin du cours. Je remarque vite qui est le moteur de l’indiscipline. Avant qu’il n’aille chercher leur flèches, je passe les saluer et fais un recadrage « un peu musclé », expliquant que Maurice prenait sur son temps de loisirs et d’entrainement pour leur transmettre sa passion et que certains d’entre eux, ne pensaient qu’à faire les andouilles. Eh bien à la fin de l’entrainement, Maurice est venu me voir en disant que les enfants étaient gentils et qu’il ne fallait pas être aussi dur avec eux, que nous aussi on avait été jeune. Et là, je ne suis retrouvé un instant dans la peau du méchant Président.

Menuisier, entraineur, compétiteur aussi. Mais en équipe, autant le tir de qualification plaisait à Maurice, autant les tirs de finales, ce n’était pas pour lui. Alors, il était à la longue-vue et encourageait ses coéquipiers. Un jour, il manque du monde pour aligner l’équipe, Gaël (mon Fils) et Momo font partie de l’équipe. Avec Gaël, on a toujours le temps. C’est donc à 6h45 le dimanche matin, que Gaël vient me réveiller « Papa, papa, vite, je ne trouve pas mon tee-shirt du club ». D’un air aimable, je lui réponds « Regarde sous ton lit ou au fond de ta valise d’arc. Si tu ne trouves pas, prends celui d’Anne. ». Evidement, c’est cette solution qu’il retient et part donc en compétition avec un Tee-shirt deux tailles trop petites, vraiment bien moulant. Durant les finales, Gaël tire bien, Maurice donne de la voix pour l’encourager « Allez le Haricot vert, vas-y, fais encore un jaune ». Cette appellation de « Haricot-vert », elle nous faisait bien rire, Maurice et moi, mais à chaque fois, il me disait « ne le répète pas car c’est pas très flatteur pour ton garçon »

En dehors du tir à l’arc, Maurice avait d’autres activités : la marche, avec Guyancourt Accueil, sa fierté, ses trébuchets et engins de levages exposés dans son garage. Mais aussi des arbalètes, réalisées par lui-même. « Elles fonctionnent, tu veux que je te montre ? ». Oui bien sûr !

Instantanément, Maurice prépare sa cible et ses flèches et moi je réalise ce qui se prépare. Vous imaginez le compteur électrique et le disjoncteur à 1 mètre 50 du sol. C’est juste à côté que Maurice fixe sa cible. Quand je dis à côté, c’est vraiment à touche-touche, en appui  dessus. Quand Momo voit mon œil noir et mon regard inquiet « Quoi, qu’est-ce qui ne te plait pas ? … « Ne soit pas inquiet, j’ai toujours fait comme ça et ça s’est toujours bien passé, y a pas de risque ». Moi, j’avais les cheveux dressés sur la tête malgré tout.

J’aurai pu vous parler aussi de la panne d’oreiller de Maurice alors que 50 personnes attendaient dans le car pour partir au bouquet provincial (mais on l’a réveillé et attendu !). Il y a bien d’autres histoires encore mais j’arrêterai là.

Voilà, en quelques mots, une partie des Aventures de Momo aux Archers de Guyancourt. Il est dans le cœur de chacun de nous. Mais une chose nous manquera, c’est sa conclusion à chaque manifestation :

« Je suis content, on a passé un bon moment ensemble. Je suis bien avec vous les Amis ».

Maurice, je te salue !

Dominique

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